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La ferme

Je m'appelle Claire. Durant mon enfance, je suis souvent venue en Ardèche, où mon amour pour la nature est né. Cette nature essentielle, qui permet de se relier à soi et au tout. C’est là que je me ressourçais. Je passais des heures à observer les insectes, à sillonner la montagne, à aller dans la ferme de Gabriel, le voisin, pour garder les brebis avec lui, donner le biberon aux agneaux, apprivoiser les chevreaux.

Je me sentais bien dans cet environnement. De là est née ma passion pour l’élevage.

Aujourd'hui, j'ai la chance de vivre dans un lieu magnifique, à Magerouan, tout près de Privas. Au départ, il n’y avait pas de ferme ici. Un bâtiment en bois a été construit pour accueillir humains et animaux.

 

En face, on voit l’ancien volcan de Chirouse (commune de Pranles). C’est un vaste pierrier de roches basaltiques issu de l’érosion. En hiver, les parois s’habillent de magnifiques cascades de glaces. C’est un tableau à admirer au quotidien.

 

Les montagnes ardéchoises sont anciennes et ont des contours doux. La nature est généreuse et idéale pour les chèvres : quelques landes et prairies s’invitent au milieu des bois et des sous bois. La végétation est diversifiée et la présence du troupeau permet de garder les milieux ouverts et de limiter les risques d’incendies.

Les « burdigah » (arbrisseaux épineux et touffe de ronces en patois ardéchois) sont un met de choix pour les biquettes !

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Elevage

L'élevage

Respect des animaux et nourriture biologique

Pour avoir des vêtements de qualité, il est essentiel d’avoir des animaux pleins de vitalité. C’est le démarrage de tout le processus. C’est le premier bout du fil ! J'ai à cœur d'élever mes chèvres dans le respect de leurs rythmes biologiques.

En quoi cela consiste ?

L’alimentation joue un grand rôle dans la santé du troupeau (50 % de maladies de troupeau viennent de l’alimentation). C’est pourquoi je choisis des aliments de haute qualité. Le foin et les compléments sont issus de l’agriculture biologique. J’achète le foin à un petit producteur d’Ardèche à 30 km de chez moi, pour éviter le plus possible les impacts dus au transport.

Les chèvres mangent le plus souvent dehors pour profiter de l’abondance de la nature et des propriétés des plantes sauvages. J’ai quelques parcs où elles circulent en autonomie. Je pars les garder dès que je peux. J’adore ce moment ! Avancer dans la montagne au rythme des bêtes. Profiter du calme. Les mener là où je sais qu’il y a beaucoup de ressource. C’est un moment privilégié pour les observer. Chaque petit changement de comportement est un indicateur. Cela permet d’agir au plus vite pour soigner une bête individuellement ou voir s’il y a un problème au niveau du troupeau. L’idéal est de ne pas laisser les animaux trop souvent au même endroit. Cela permet de réduire très fortement le parasitisme.

La période naturelle de reproduction de la chèvre Angora est d’août à novembre. Elle peut se reproduire à partir de 18 mois. La gestation dure 5 mois. Elle donne naissance à un ou deux chevreaux.

Pour ma part, j’attends que les chèvres aient 2,5 ans avant de les mettre à la reproduction, pour leur permettre de finir tranquillement leur croissance. C’est au mois d’octobre que le bouc rejoint les chèvres pour leur faire la cour ! C’est très amusant à voir. Sa motivation est sans failles ! Avant cette date, le bouc est en compagnie des autres boucs, dans des parcs séparés.

A leur naissance, les chevreaux sont isolés avec leur mère pendant 2 jours. Ce qui permet de bien vérifier que le petit tête le colostrum, ce premier lait indispensable lors des premiers jours de vie pour la transmission des anti-corps.

Ensuite les mères sortent et les petits restent à la chèvrerie où ils vont développer des liens sociaux en jouant ensemble. Les mères sont rentrées à midi pour permettre la tétée.

Le suivi des chevreaux est essentiel la première année afin qu’ils aient une croissance suffisante.

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Angora et Mohair

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Pour la petite histoire : originaire du Tibet, cette race arrive en Turquie au XI° siècle dans la région d’Angora (Ankara aujourd’hui). La chèvre Angora produit de la laine Mohair. Il semblerait que la qualité du mohair ait été appréciée dès le 4° siècle av. JC pour la confection de vêtements pour les sultans et les nobles.

Jacques COEUR aurait emmené la chèvre Angora en France au XV° siècle pour la confection de vêtements religieux. Ayant disparu suite aux famines, la chèvre Angora réapparaîtra dans les années 80.

 

Une chèvre produit entre 3 et 6 kg de laine brute par an, que l’on récupère en 2 tontes. Les chevreaux sont tondus à partir de l’âge de 6 mois.

Le mohair : une fibre vivante !


La haute qualité du Mohair est issu d’un travail de sélection des animaux, en plus des soins de l’éleveur.

Une fois la tonte effectuée, je vais trier les toisons. D’abord, il faut enlever tous les petits bouts de végétaux et les fibres trop courtes. En dessous de 5 cm, elles ne sont pas utilisées. On appelle cela les « fausses coupes ».

Ensuite, le tri se fait en fonction de la finesse de la laine : les fibres les plus fines et les plus douces vont servir à faire les vêtements (pulls, écharpes etc.). Ensuite, il y a les fibres servant à faire les chaussettes puis celles pour les couvertures et plaids.

La finesse des fibres est analysée animal par animal, ce qui permet de garantir la qualité et l’homogénéité de la laine. Le Kid Mohair est la laine des jeunes chevreaux. C’est la plus douce et la plus fine.


 

Les avantages du Mohair :

Le Mohair est une FIBRE VIVANTE, légère et douce, très agréable à porter :

- Il a un fort pouvoir isolant. Lorsqu’il fait froid, le mohair se gonfle et permet de garder la chaleur près du corps.

- A l’inverse, lorsqu’il fait chaud, le Mohair va absorber l’humidité et l’amener vers l’extérieur.

- Il va maintenir l’humidité de l’air à l’extérieur ce qui permet de garder le corps au sec.

- Le Mohair retient très peu les odeurs et la saleté

- La fibre est blanche et lisse. La forme de ses écailles permet de fixer parfaitement la couleur. Ce qui offre une gamme de couleurs éclatantes aux reflets uniques. Ces couleurs ne s’altèrent pas dans le temps ni au lavage

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Mohair
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Confection

La confection a lieu en France

De la chèvre au pull, quelles sont les étapes ?

 

  • La mise en ruban : le Mohair est lavé, débarrassé de ses impuretés, cardé et peigné pour obtenir du ruban.

  • Le filage : Le ruban est étiré et subit une torsion pour obtenir un fil.

  • Le tissage et le tricotage : selon les produits désirés, les fils seront tissés (étoles, écharpes, couvertures, plaids) ou tricotés (chaussettes, gants, pulls).

  • La teinture : Elle a lieu soit avant le tissage / tricotage, soit après et toutes les couleurs peuvent être réalisées.

  • Le foulonnage et grattage (éclatement des fibres) : Cela ne concerne que les articles tissés. Cette étape est primordiale car elle va permettre par une série de procédés mécaniques de faire ressortir la fibre et de donner au tissage tout son volume, sa douceur et sa légèreté.

 

 

L'atelier qui confectionne les vêtements est situé à Castres et existe depuis 1983. Il est spécialisé en matières nobles et fibres naturelles. Nous sommes plusieurs éleveurs de chèvres Angora à travailler avec eux. Pour cela, nous répondons à un cahier des charges strict, qui permet d'avoir une très haute qualité de laine.

L’atelier est labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant, une marque de reconnaissance de leur savoir-faire d’exception. C’est l’un des derniers ateliers en France à remailler les chaussettes à la main (remonter une à une chaque maille du tricot), gage d’excellence et de qualité. Leur travail est articulé autours de deux éléments fondamentaux : la technicité de leurs métiers rectilignes et le savoir-faire des salariés.

Confection
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